Sierra Leone

Chiffres clés: 

ZEE : 166 058 km2

Flotte artisanale : 7000

Motorisation : 3 %

Emplois : 125 000

Consommation : 12,3 kg/hab/an

Exportations : 18,10 M USD

Situation de la pêche en Sierra Leone

La Sierra Leone est un pays de l’Afrique de l’Ouest bordé au nord-ouest par la Guinée, au sud par le Libéria et au sud-ouest par le nord de l’Océan Atlantique. Située entre 8° 30' de latitude nord et 11° 30' de longitude ouest, elle est caractérisée par un climat tropical chaud et humide et une saison pluvieuse. Avec une population de 5,7 millions et un taux de croissance annuel de 2,3%, le pays couvre une superficie de 71 740 km², soit une densité de population de 82 habitants par km².

Elle a un littoral qui s’étire sur 510 km, et un plateau continental d’une largeur de 100 km au nord, qui se rétrécit pour atteindre 13 km vers le sud, à la frontière libérienne, et s’étend sur une superficie de 30 000 km2. Ses côtes sont caractérisées par une flore luxuriante de mangroves, composées principalement d’espèces Rhizophora, et d’innombrables cours d’eau et estuaires navigables sur une courte distance. La zone économique exclusive (ZEE) de 200 miles nautiques, couvre une superficie de 157 000 km2. Le climat politique a été généralement instable en Sierra Leone jusqu'en 2002, ce qui a eu un impact négatif sur le secteur de la pêche, comme en témoigne les fréquents changements de l’autorité en charge de sa gestion et l’absence (jusqu’en 2003) d’instruments efficaces de politique de pêche (MFMR 2003). Pendant plus de dix ans (1991-2002), le pays a été déchiré par une guerre civile qui a paralysé son économie, handicapé son secteur public, détruit ses infrastructures et mis ses pouvoirs publics devant le lourd défi de la pleine mise en œuvre de mesures de gestion.   Depuis la fin du conflit armé, la situation humanitaire s’est progressivement améliorée et l’économie a récemment amorcé une reprise, avec des taux de croissance annuels qui sont passés de 13% en 2013 à 19% en 2015.

Le secteur de la pêche a un énorme potentiel lui permettant de contribuer à la réduction de la pauvreté et au développement global de l’économie. Cependant, le stock de biomasse des pêcheries du pays n’a pas été entièrement évalué au cours des dernières années – laquelle situation nécessite une évaluation complète et indépendante des stocks pour assurer des mesures de gestion efficaces et promouvoir la durabilité des ressources. Toutefois, le secteur n’a pas la capacité de faire respecter les règles de gestion effectivement élaborées, en particulier dans les domaines de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Aussi, les institutions chargées de fournir les intrants, d’assurer la commercialisation et d’établir la propriété sur les ressources demeurent encore faibles.

 

Cadre institutionnel

Travaillant en étroite collaboration avec d’autres institutions de gestion des ressources halieutiques, le Ministère des Pêches et des Ressources marines est chargé de la gestion des pêches dans les eaux territoriales du pays, conformément au cadre juridique et réglementaire prévu par la Loi sur le Développement et la Gestion des Pêches (1994) et aux Règlements sur les Pêches (1995). Le Document de Politique nationale des Pêches (2010) est également un instrument majeur de gestion. Il existe également une Politique des Pêches révisée et une Stratégie des Pêches qui ont été validées en 2015 et qui attendent d’être approuvées par le Cabinet en vue de leur mise en œuvre. Parallèlement, le projet de loi sur les pêches fait l’objet de profondes révisions qui prennent en compte les meilleures pratiques internationales pour la gestion durable des pêches. 

Il existe un Comité maritime paritaire comprenant des parties prenantes majeures intervenant dans le domaine maritime et chargées du suivi, du contrôle et de la surveillance, mais aussi de la prévention des activités maritimes illégales, y compris la piraterie, le trafic de stupéfiants et de personnes, etc. La collaboration entre ces acteurs est un des moyens de réduction des coûts et de renforcement de la transparence.

 

Aperçu des ressources

La Sierra Leone abrite d’énormes stocks de ressources halieutiques, qui peuvent être un atout majeur pour aider à réduire la pauvreté et favoriser le bien-être économique. Toutefois, la surexploitation de certaines espèces, en particulier les poissons juvéniles, la pêche illégale et l’inefficacité dans l’application des lois et règlements sur les pêches constituent autant de menaces qui pèsent sur ce potentiel.

Les captures dans le secteur artisanal représentent 80% de la production totale de la pêche. Plus de 200 espèces de poissons identifiées dans la zone économique exclusive, et les dernières estimations des stocks sur le plateau continental de la Sierra Leone indiquent les biomasses existantes suivantes par espèce (en milliers de tonnes) : démersaux (40 625 ISFM/ mai 2011), pélagiques (56 900 ISFM/ mai 2011), crevettes (3) et céphalopodes (1). Ces estimations ne prennent pas en compte les stocks côtiers en raison des limites du navire de recherche utilisé à l’époque.

Les taux de capture de l’éthmalose d’Afrique, une espèce de sardine au corps court, et des Brachydeuterus auritus juvéniles indiquent que si les tendances actuelles sont maintenues, la durabilité de la pêche, les revenus et la biodiversité seront gravement menacés.

Comme dans la plupart des pays de la sous-région, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée constituent une menace. Par exemple, la valeur annuelle des captures de la pêche illicite en Sierra Leone est estimée à 30 millions USD.

L’un des défis majeurs de la pêche en Sierra Leone est l’insuffisance des capacités et l’incapacité du pays à assurer efficacement la surveillance de ses eaux de pêche et à appliquer pleinement les lois sur la pêche.

 

Pêches

Pêche artisanale

Le Ministère des Pêches et des Ressources marines a délégué la délivrance des licences de pêche artisanale aux Conseils locaux depuis la promulgation de la Local Government Act, 2004 (Loi de 2004 sur la Décentralisation). Les Conseils locaux travaillent en étroite collaboration avec les deux associations de pêcheurs officiellement autorisées à délivrer des licences, et agissent ensemble pour promouvoir une pêche responsable, sous la supervision du Ministère des Pêches.

Les dernières statistiques sur la pêche artisanale indiquent une augmentation des prises de 120 000 (en 2008) à 250 000 tonnes (en 2009). Les principales espèces de petits pélagiques débarqués (2008) sont  principalement la sardinelle ronde et d’autres espèces (Carangidae, Scombridae, barracudas, poisson sabre), et chinchards ; et dans une moindre mesure, les anchois et les petits vérins.

Il y a un taux de mortalité élevé parmi les clupéidés (harengs, aloses, sardines, etc.), imputable au nombre croissant de filets dérivants avec un maillage non autorisé. Cette situation est aggravée par une présence inquiétante d’espèces de sardinelles et d’éthmaloses d’Afrique juvéniles.

 

Pêche industrielle

En ce qui concerne la pêche industrielle, tout navire cherchant à opérer en Sierra Leone doit obtenir une licence de pêche délivré par le Ministère des Pêches et des Ressources marines.

Bien qu’il n’existe aucune réglementation limitant les captures, les navires industriels se sont engagés globalement. Les licences de pêche destinées aux navires industriels et aux chalutiers semi-pélagiques pour les espèces semi-pélagiques sont délivrées par le Ministère des Pêches. Le chalutage en boeuf est interdit pour les espèces démersales et pélagiques.

Les débarquements de maquereaux ont atteint 119,74 tonnes (en 2007) et ceux des espèces Decapterus, 951,40 tonnes (en 2007). Il convient de noter que la Sardinella maderensis est surexploitée.

La surpêche et la pêche illicite ont été identifiées comme des sources de problèmes environnementaux cruciaux en Sierra Leone.

 

Aquaculture

En Sierra Leone, l’aquaculture est surtout pratiquée dans les districts de Bo et de Tonkolili et est orientée vers la culture de l’Oreochromis niloticus (Tilapia du Nil).  En général, le système d’élevage aquacole est essentiellement de type extensif et semi-extensif avec une production totale d’environ 60 tonnes métriques/an. Aujourd’hui, les aquaculteurs se limitent à collecter des alevins dans leur habitat naturel et à les élever dans des étangs, avant de les vendre à d’autres agriculteurs.

Il y avait une écloserie fonctionnelle dans les stations de pisciculture de Bo et de Makali dans le Sud et le Nord, mais elle a été détruite pendant les dix années de rébellion. Toutefois, avec le soutien de l’USAID, il existe maintenant une écloserie fonctionnelle qui produit des alevins. Le gouvernement, à travers le Ministère des Pêches et des Ressources marines, a maintenant mis au point des plans pour réhabiliter ces installations et les rendre à nouveau opérationnelles et aptes à suivre la tendance actuelle en matière de technologie de l’aquaculture. Par conséquent, avec le soutien continu du gouvernement et de ses partenaires au développement, des plans destinés à développer le secteur de l’aquaculture ont été mis au point. Les premières analyses font ressortir que, si des investissements adéquatement ciblés en fonction des pratiques commerciales à faibles intrants sont effectués, la production aquacole, notamment celle portée sur la culture du poisson-chat africain et du tilapia du Nil dans les étangs et les réservoirs, pourrait contribuer de manière significative à la production de poissons en Sierra Leone dans 10 ans.

 

Accès aux ressources

Le Ministère des Pêches et des Ressources marines est chargé de délivrer les licences de pêche industrielle, y compris pour la pêche au chalut des petits pélagiques ainsi qu’aux navires de pêche semi-industrielle en tant que permis pour avoir accès aux ressources halieutiques de la Sierra Leone.

Sénégal

 

Chiffres clés: 

ZEE: 180 895 km2

Captures: 425 002 t

Flotte artisanale: 12 624

Motorisation: 85%

Emplois: 220 000                           

Consommation: 29 kg/hab/an

Exportations:  194,61 milliards de FCFA

Part dans l'export: 20,87%

Part dans le PIB: 3,2%

 3,2%

Contexte de la pêche

La population sénégalaise est estimée en 2013 à 14,13 millions d’habitants avec un taux de croissance démographique relativement élevé de l’ordre de 3% l'an et une espérance de vie à la naissance de 63,4 ans. Environ 50% de la population vit en milieu urbain. Le pays s’étend sur 196 700 km2 pour une densité de 75 habitants au kilomètre carré.

En 1976 déjà, le Sénégal, à la suite de nombreux Etats riverains, prend la décision unilatérale d’étendre sa juridiction sur les eaux jusqu’à 200 milles de ses côtes. Avec la ratification de la Convention sur le Droit de la Mer par la loi n° 84-67 du 16 août 1984, le Sénégal va étendre effectivement sa ZEE à 200 milles.

Le Sénégal bénéficie de 718 km de côtes et son plateau continental s’étale sur 23 800 km2.

L’économie sénégalaise a, pendant longtemps, reposé sur l’arachide et les phosphates. Avec les années successives de sécheresse et la détérioration des termes de l’échange suite au choc pétrolier, la pêche est devenue un secteur économique prédominant fortement intégré à l’économie nationale.

Avec le déclin de l’agriculture et de l’élevage, pourvoyeurs traditionnels de protéines animales et végétales, la pêche constitue un pilier de la politique de l’État en matière de sécurité alimentaire en couvrant près de 75% des besoins en protéines d’origine animale des populations sénégalaises (voir la Situation économique et sociale du Sénégal 2007 et 2009 ; ainsi que la stratégie nationale des développement économique et sociale 2013-2017 et le Document de politique économique et social DPES 2013-2015). Face à la cherté de la viande, le poisson est en train de devenir le seul aliment de base des populations locales à faibles revenus.

La pêche génère aujourd’hui près de 63 000 emplois directs (pêcheurs) aux nationaux dont 94% sont fournis par la pêche artisanale. La pêche crée aussi de nombreux emplois connexes et occupe près de 15% de la population active sénégalaise soit environ 600 000 personnes contribuant ainsi largement à la résorption du chômage (voir la monographie sur la pêche et la foresterie et la stratégie de croissance accélérée - grappe pêche et aquaculture de 2007).

Par ailleurs, les autorités accordent un intérêt particulier au secteur de la pêche en vue de restaurer l’équilibre de la balance commerciale chroniquement déficitaire (voir la loi 95-34 du 21 décembre 1994 instituant le statut d'entreprise franche d'exportation). Depuis 1986, le secteur occupe le premier poste des exportations devant les produits arachidiers et les phosphates combinés et assure près du tiers de la valeur des ventes à l’étranger. En 2014, les exportations sénégalaises se chiffrent à plus de 177 milliards de FCFA pour un volume de 150 909 tonnes.

Pour un chiffre d’affaires global d’environ 278 milliards de FCFA, la pêche génère une valeur ajoutée estimée à 80 milliards de FCFA, dont 60% sur le segment de la capture et 40% sur le segment de la transformation soit au total 11% du PIB primaire et 3 ,2% du PIB total.

La zone maritime sénégalaise se caractérise par une grande diversité biologique. Les ressources exploitées comprennent quatre groupes dont les caractéristiques bioécologiques et l’importance socio-économiques sont différentes.

La pêche constitue le premier secteur de l’économie nationale pourvoyeur de devises étrangères (environ 200 milliards de FCFA de recettes générées par an, soit 30% des recettes totales d’exportation), d’emplois (environ 600 000 personnes, soit 15% de la population totale active) et de protéines animales (satisfaction de 75% des besoins de la population nationale). Ces performances économiques et sociales sont dues en grande partie à la dynamique du sous-secteur de la pêche artisanale qui est à l’origine de plus de 80% de la production nationale (350 000 tonnes).

 

 

Cadre institutionnel

Le secteur est géré par le Ministère de la l’Economie maritime, des Transports maritimes et des Pêches. Le texte de Loi qui l'organisait avant 2015 est la Loi n°98 - 32 du 14 avril 1998 portant Code de la Pêche maritime et le Décret 98-498 qui en fixe les modalités d'application (voir aussi J.O.RS - compilation de textes de lois relatifs au secteur de la pêche). A partir d'aout 2015, Loi n° 2015-18 du 13 juillet 2015 portant Code de la  pêche maritime organise désormais le secteur.

La Direction des Pêches maritimes (DPM), la Direction des Industries de Transformation de la Pêche (DITP), la Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches (DPSP), la Direction de la Pêche continentale (DPC), la Direction de la Marine marchande (DMM), la Direction de la Gestion et de l’Exploitation de Fonds marins (DGEFM) sont les six directions techniques du secteur des pêches. Il existe des structures décentralisées et déconcentrées à travers les services régionaux et départementaux des pêches et de la surveillance dans toutes les régions administratives du pays.

Par ailleurs, le Ministère s’appuie sur le Centre de Recherches Océanographiques de Dakar Thiaroye (CRODT) pour la recherche scientifique, sur la Cellule d’Etude et de Planification (CEP) pour l'organisation et la planification et sur le Comité consultatif national des pêches maritimes pour étudier les plans d'aménagement, faire des propositions et émettre des avis.

Appuyés pour leur fonctionnement par des contributions du Ministère chargé de la pêche et des partenaires au développement, les Conseils locaux de pêche artisanale maritime sont chargés entre autres d’organiser et d’informer les pêcheurs de leur localité et les acteurs de la pêche artisanale, de faire des propositions en matière d’aménagement.

L’Institut de Technologie alimentaire (ITA) est chargé de la recherche sur l’amélioration des techniques de transformation et de conditionnement du poisson.

La Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (CNCAS) et le Fonds de promotion économique (FPE) ainsi que les banques commerciales interviennent pour le financement du secteur.

L’Agence nationale des Affaires maritimes (ANAM), sous la tutelle de la Direction de la marine marchande et de la direction des ports et des transports maritimes intérieurs, a pour mission l’administration des navires et des gens de la mer. Elle participe à la police de la navigation maritime. Le texte de loi qui organise la marine marchande est la Loi n° 2002-22 du 16 août 2002 et le Décret n° 2004-283 du 5 mars 2004 en fixe les modalités d'application.

La Haute Autorité chargée de la Coordination de la Sécurité maritime, de la Sûreté maritime et de la Protection de l’Environnement marin (HASSMAR) est une structure administrative autonome, à vocation opérationnelle. Elle est un cadre de coordination des interventions d’urgence en mer, sur les fleuves et dans les périmètres portuaires et de régulation de l’interaction entre différentes administrations concernées par l’action de l’Etat en mer.

La Lettre de politique sectorielle des pêches et de l’aquaculture reprend les objectifs assignés au secteur dans le cadre des orientations stratégiques du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) à savoir (i) la gestion durable et la restauration des ressources halieutiques ; (ii) la satisfaction de la demande nationale ; (iii) la valorisation maximale des ressources ; (iv) la qualification des professionnels du secteur ; et (v) la mise à disposition des professionnels du secteur d’instruments financiers susceptibles de satisfaire les besoins d’investissement et d’exploitation dans des conditions compatibles avec la viabilité financière des activités de pêche (voir aussi dans ce sens les recommandations du Conseil présidentiel sur la Pêche - 2008).

 

Etat des ressources

Les estimations issues des campagnes scientifiques, réalisées par le CRODT en 2015, révèlent une augmentation de la biomasse des pélagiques (836.560tonnes) par rapport à la dernière campagne du Navire Océanographique Itaf Dème (novembre 2008). Les sardinelles plates, estimées à 340.000tonnes, représentent l’essentiel de cette biomasse (41 %). Elles sont, principalement, concentrées en Casamance. La biomasse des sardinelles rondes, estimée à 236.900 tonnes notées surtout au niveau de la Petite Côte et au Nord, indique une nette augmentation par rapport aux estimations de 2012 (57.000tonnes). S’agissant des ressources démersales côtières, leur biomasse est évaluée à 95.120 tonnes en saison froide contre 107.295 tonnes en saison chaude (CRODT 2015).

Le groupe de travail COPACE/FAO de 2005 sur l’évaluation des stocks de pélagiques côtiers de la région nord-ouest africaine bien qu’ayant conclu à une tendance à la hausse du stock de Sardinelle ronde recommande une approche de précaution en plafonnant les niveaux de capture à 400 000 tonnes. Pour les stocks de chinchards, leur exploitation est proche du niveau MSY.

Le groupe de travail de la FAO de 2004 donne un potentiel de capture de 10 300 tonnes de pageot sur toute la zone nord du COPACE (Maroc, Mauritanie, Sénégal et Gambie) et conclut que le stock est surexploité. Le potentiel de machoiron est estimé à 6529 tonnes et le maintien de l’effort de pêche est recommandé. Pour un potentiel de capture de 4781 tonnes, les risques de surexploitation des otolithes sont très élevés. Pour le thiof, le groupe de travail a conclu à une surexploitation du stock dans la zone Mauritanie, Sénégal et Gambie.

Le potentiel de capture est limité à 1471 tonnes. Pour le rouget, le stock est pleinement exploité et le potentiel de capture oscille entre 1700 et 1920 tonnes. Le stock de Pagre à points bleus est pleinement exploité pour un potentiel de capture estimé à 3144 tonnes. Le Petit capitaine est en état de surexploitation avec un potentiel de capture estimé entre 4300 et 4500 tonnes. Pour un MSY estimé à 3050 tonnes, le stock de denté est pleinement exploité. Le MSY de la seiche est de 3851 tonnes et le stock est surexploité. Il en est de même pour le poulpe dont le potentiel de capture avoisine les 12 900 tonnes. Le stock de la crevette côtière est pleinement exploité et le MSY est estimé à 3518 tonnes.

 

Les pêches

L’exploitation des ressources halieutiques dans les eaux sénégalaises est le fait de pêcheries artisanales (maritime et continentale), semi-industrielle et industrielle. La principale caractéristique du système d’exploitation est la prédominance, en termes de débarquement, du sous-secteur artisanal qui est à l’origine de 90%  des mises à terre.

Pêche artisanale

Elle est pratiquée par plusieurs communautés de pêcheurs utilisant plus d’une vingtaine de techniques de pêche suivant des stratégies qui varient saisonnièrement en fonction de facteurs biologiques et socio- économiques. Le parc piroguier sénégalais est de loin le plus important de la sous-région. Le dernier recensement national conduite en 2015 dans le cadre du PRAO fait état de 19 009 unités de pêche, motorisées à plus de 90%. La pêche artisanale reste l’exclusivité des sénégalais.

En pêche artisanale, l’effort de pêche correspond au nombre de sorties. L’effort de pêche de la flottille artisanale est relativement stable au cours de la décennie 1997-2007. Il oscille autour de 1 000 000 de sorties par an. Le niveau le plus élevé est noté en 2000 avec 1 118 943 sorties. Cet effort de pêche est largement prédominé par les sorties des pirogues à moteurs en ligne et des filets dormants (entre 73% et 81% de l’effort total).

Pêche industrielle

L’armement industriel sénégalais comprend deux composantes : la pêche chalutière et la pêcherie thonière. En 2015, on dénombrait 104 chalutiers et 8 thoniers.

Elle est portée par une flotte nationale et étrangère composée au total de 151 navires en 2015.

Les débarquements de la flottille chalutière nationale sont beaucoup plus importants que ceux des autres composantes. Avec une moyenne de 37 358 tonnes par an sur la décennie 2004-2014, les chalutiers nationaux sont responsables de 80,7% de la production industrielle. Cependant, malgré la diversité des espèces capturées par cette flottille nationale ses débarquements sont globalement orientés à la baisse sur la période. La flottille sardinière qui capture essentiellement des sardinelles ainsi que les chalutiers étrangers côtiers et profonds enregistrent des débarquements moyens annuels d’environ 3000 tonnes. La production de ces trois pêcheries industrielles a été marquée par une très forte chute au cours de ces dernières années sauf en 2014 où la production a atteint sa plus grande valeur.

En ce qui concerne la flottille étrangère, la fin des accords de pêche au courant de l’année 2006 s’est traduite par des débarquements devenus pratiquement négligeables.

La pêche semi-industrielle porte sur une seule composante qu’est la pêche sardinière. Oscillant entre 3 et 5 unités, la flottille est composée de petits senneurs de 15 à 28 m, de faible autonomie et faisant des sorties journalières.

 

Accès aux ressources

Le Sénégal a conclu avec l’Union européenne un accord de pêche depuis 1979 et cet accord a été renouvelé 17 fois. En 2014, le Sénégal a signé avec l’UE un accord de partenariat de pêche portant sur les thons pour une période de 5 années.

Un accord de pêche bilatéral avec la Mauritanie a permis à quelque 300 pirogues sénégalaises de pêcher dans les eaux mauritaniennes, essentiellement des petits pélagiques pour un quota de 50 000 tonnes. Cette pêche est assujettie à la condition que 6% des captures soient débarquées en Mauritanie. Le Sénégal a signé avec d’autres pays de la sous-région des accords bilatéraux d’accès notamment avec la Guinée Bissau et de réciprocité avec le Cabo Verde.

Mauritanie

Chiffres clés: 

ZEE: 234 000 km2

Captures: 1 200 000 t

Flotte artisanale: avoisine 7000

Emplois: 550000

Consommation: 6 kg/hab/an

Exportations: 438,50 M us$

Part dans le PIB: 6 % 

Contexte de la pêche

La Mauritanie compte une population de  3537368 d’habitants en 2013 avec un taux de croissance démographique relativement élevé de l’ordre de 2,77% annuel  dans la période (2000-2013). Environ 63% de cette population vit en milieu urbain. Le pays s’étend sur 1 030 700 km2 pour une densité de 3,4 habitants au km2. L’espérance de vie y est de 63 ans et le revenu annuel par tête estimé à 560 USD en 2006.

De l’embouchure du fleuve Sénégal à la pointe du Cap Blanc, le littoral Mauritanien s’étend sur une façade maritime de 720 km de long qui fait face à l’Océan Atlantique.la République Islamique de Mauritanie (RIM) dispose d’une zone Economique Exclusive (ZEE) de 200 milles nautiques, d’une superficie de 234000k m2 dont un large plateau continental de 39000km , et qui est réputée pour l’abondance , la diversité et l’importance commercial de ses ressources halieutiques. Ce sont en effet prés de 600 espèces de poissons qui ont été inventoriées, dont plus de 200 peuvent faire l’objet d’une exploitation commerciale.

Cette richesse marine s’expliquerait par des conditions hydroclimatiques très favorables, en particulier, d’une puissante remontée en eaux froides (upwelling) qui est l’origine d’une forte production primaire et d’un développement important de la chaîne trophique marine. cette richesse exceptionnelle s’expliquerait également par le rôle de nourricerie que jouerait la partie orientale des hauts fonds du Ban d’Arguin , où les espèces marines trouveraient des conditions privilégiées de reproduction et de développement dans une zone quasi –vierge de toute pollution et qui abrite l’une de plus grandes Aires Marine Protégées d’Afrique (Parc National du Ban d’Arguin) de l’Afrique de l’ouest.

Le secteur de pêche demeure l’un des secteurs stratégiques de l’économie nationale à différents points.

La balance commerciale en produits de la mer  est largement excédentaire dans la mesure où le secteur est résolument tourné vers l’exportation et ou la valeur des importations est quasiment nulle. sur la période 2008 – 2011, les exportations des produits de la pêche ont présenté entre 20 à 27%de la valeur des exportations (hors pétrole), contribuant ainsi significativement à l’apport en devises pour le pays. En 2011, le solde de la balance commerciale en produits de la mer a montré un excédent net de 122,7 milliards UM, soit environ 438,5 millions $EU.

L’évaluation de la contribution du secteur des pêches au PIB se limite jusqu’ici à la création de richesses dans le processus  de captures (PIB de la branche pêche). Cela exclut la prise en compte des économiques indirects induits en amont et en aval (post-captures) par le secteur de la pêche d’une part et certaine revenus tirés des accords de pêche d’autre part. Depuis 2009, le PIB de la branche  pêche à prix constant semble toutefois amorcer une tendance à la hausse (+16,8%) entre 2008 et 2010. Cette augmentation est en grande partie due au développement de la pêche artisanale et surtout côtière sur les ressources de petits pélagiques pour approvisionner l’industrie de farine et de huile de poisson.  Même si la production domestique a connu une augmentation, le niveau de domiciliation de la valeur ajoutée en Mauritanie est encore assez faible, notamment en ce qui concerne les pêcheries de petits pélagiques et les filières associées.

Selon les résultats du dernier Groupe de travail de l’IMROP (décembre 2014), le secteur de la pêche a représenté en 2013 prés de 6% du PIB national.

La consommation annuelle en poissons par tête d’habitant est estimée en 2002 par l’Institut mauritanien des Recherches océanographiques et des Pêches (IMROP) à 4,3 kg à l’échelle nationale. Depuis  lors, différentes études ont montré l’augmentation dans des proportions considérables de la consommation en estimant la quantité de disponibilité de poissons sur les marchés domestiques (30000 et 40000 tonnes) et en la rapportant à la population. Sur cette base on peut estimer que la consommation actuelle est légèrement supérieure à 6kg/an par habitant, avec en outre des disparités selon les zones (côtière ou intérieur du continent). Cela atteste d’un changement majeur dans les comportements alimentaires de la population mauritanienne au cours de la dernière décennie et du rôle accru joué par les produits de la pêche dans la sécurité alimentaire.   

Le secteur des pêches emploie directement entre 42 000 et 43000 personnes, dont 80% des emplois proviennent de la pêche artisanale. A ce nombre de marins- pêcheurs, il conviendrait d’ajouter environ 13000 emplois indirects générés par les ’activités liées à la pêche, notamment dans le secteur post-captures. Au  total, le secteur des pêches génère prés de 55000 emplois, ce qui représente environ 3% de la population active en Mauritanie. En référence à la situation de 2002, il apparaît une évolution considérable de la l’emploi dans le secteur, en augmentation de prés de 50% sur 12 ans. 

 

Cadre institutionnel 

La pêche mauritanienne est sous la tutelle d’un Département ministériel. Le Ministre des Pêches et de l'Economie maritime a pour mission générale de concevoir, coordonner, promouvoir et assurer le suivi de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement dans les domaines des pêches, de l’océanographie, de la marine marchande et de la formation maritime. Il est l’autorité nationale compétente en matière de contrôle de la qualité, de l’hygiène et de la salubrité des établissements, des produits et des zones de production de pêche. Les Lois et règlements qui régissent le domaine des pêches sont contenus dans le Code des Pêche  du 29/07/2015 et le Décret portant Réglement d'application.

Ce département ministériel a en charge l'aménagement et l'exploitation des ressources biologiques marines, des eaux saumâtres et continentales. La conservation, la préservation et la valorisation des ressources halieutiques sont parties intégrantes de ses prérogatives. Il en est de même de la recherche dans les domaines halieutique, de l’océanographie, de l’aquaculture, de la socio-économie des pêches et des activités connexes. La surveillance des pêches et le contrôle dans les eaux sous juridiction nationale sont également du ressort du Ministère des Pêches et de l’Economie maritime (voir la Stratégie Nationale de Gestion responsable pour un développement durable  des Pêches et de l'économie maritime 2015-2019).

 

Etat des ressources

L’ensemble des ressources halieutiques des eaux sous juridiction Mauritanienne  représente un potentiel de captures admissibles (au niveau du rendement maximum durable- RMD) compris entre 1,5 million et 1,8 million de tonnes compte tenu de la variabilité des conditions océanographiques et environnementales  du grand écosystème marin du courant des canaries.

Selon les résultats de la dernière réunion du Groupe du travail IMROP (décemb2014), les ressources  démersales  qui se trouvaient dans une situation de pleine exploitation à surexploitation montrent aujourd’hui des signes de redressement. En effet, les indices d’abondance de plus d’une vingtaine d’espèces ont évolué  à la hausse au cours des trois années et l’excédent d’effort sur le poulpe est passé de 25 % en 2012 à 17% en 2013. Les estimations de capture, dans la ZEEM, indiquent, en effet, que celles –ci pourraient, aujourd’hui, se situer au niveau du potentiel de capture permissible évalué entre 1,2 et 1,5 million de tonnes hors praires (300000 tonnes).

Certaines espèces des petits  pélagiques offrent toujours des potentialités de développement significatives  telles que le stock de sardines du stock C partagé au nord du pays et l’anchois.

 

Les pêches

Les ressources halieutiques de la Mauritanie sont exploitées par une flottille artisanale et une  grande diversité de système d’exploitation, battant pavillon national ou d’origines étrangères.

Pêche artisanale et pêche côtière

La flotte nationale de la pêche artisanale (dont l’essentiel continue de cibler le poulpe) est en croissance continue  depuis de nombreuses années. Le nombre de pirogues est ainsi passé d’environ 4000 en 2007 à plus de 7000 en 2013. En 2010 sur 5910 pirogues immatriculées, le taux d’inactivité s’élevait à 26% pour l’ensemble du littoral.

Près d’une centaine de navires appartenant à la catégorie de la pêche côtière sont immatriculés en Mauritanie. Leur activité est principalement tournée vers l’exploitation du poulpe. La pêche côtière étrangère opérant régulièrement dans les eaux mauritaniennes est essentiellement composée d’unités de pêche à la senne tournante (une unité étant composée de deux embarcations) ciblant les pêcheries de petits pélagiques. On compte, prés de 450 unités de pêche à la senne tournante, dont 150 unités opérant sous le régime de la licence dans le cadre de l’accord de pêche avec le Sénégal et plus de 300 unités opérant sous le régime de l’affrètement en 2014.

Les captures globales de la PAC ont augmenté de manière spectaculaire au cours des six dernières années, elles sont passées de moins de 100000 tonnes en 2009 à plus de 344000 tonnes en 2013 (dont 287000 tonnes de petits pélagiques). Cette augmentation s’explique, en grande partie, par le développement de l’effort de pêche sur les petits pélagiques (sardinelles et ethmaloses), lié à l’expansion de l’industrie de farine de poisson.

Pêche Industrielle (PI)

L’effectif de la flotte de pêche industrielle (appelée aujourd’hui pêche hauturière) démersale opérant dans la ZEE mauritanienne a diminué entre 2002 et 2013, passant de 380 à 137 navires actifs.la diminution du nombre de navires est imputable à un ensemble de facteurs parmi lesquels : la révision de l’accord de pêche RIM/UE (protocole 2012-2014) qui a entrainé un arrêt des céphalopodes ; le départ de certaines flottilles (chinoise, européennes…) ; et la cessation de l’activité de navires nationaux (vieillissement de la flottille).

L’effectif de la flotte industrielle pélagique opérant en Mauritanie oscille entre 50 et 100 navires par an sur la période 2006-2013, une cinquantaine de navires pélagiques ont pris une licence.

Après avoir attient un pic de captures courantes proche de 1,2 million de tonnes en 2010, les captures de petits pélagiques, bien qu’étant toujours considérables, semblent néanmoins en diminution constante suite au retrait d’une partie importante des flottes étrangères pêchant sous licence libre. Les captures de la pêche industrielle pélagique ont été de l’ordre de 600000 tonnes en 2013, dont prés de 40% de sardinelles. Malgré la progression importante des captures de la PAC au cours des dix dernières années, notamment sur les petits pélagiques, la production halieutique, est   encore dominée par la pêche industrielle (environ 80% des captures totales, estimée à environ 1,2 million de tonnes en 2011). Dans cette production, les ressources démersales représentent 9% des captures totales et prés de 40% de la valeur celles-ci.

Les pêcheries de thons et espèces associées sont le fait de navires à long rayon d’action en activité dans toute l’Afrique de l’Ouest. Les navires thoniers opérant en Mauritanie dans le cadre d’accords de pêche (union européenne, Japon et Sénégal).les captures de thons majeurs ont atteint prés de 47000 tonnes en 2013, avec prise dominées par le listao.

 

Accès aux ressources

Le Ministre des Pêches et de l'Economie maritime vient d’adopter une nouvelle stratégie nationale  de gestion responsable pour un développement durable du secteur de pêche et l’économie maritime pour la période de 2015-2019. Cette stratégie introduit une reforme du système de gestion à travers un paradigme nouveau ; à savoir la gestion des pêches par quotas.  Cette vision est opérationnalisée à travers un cadre juridique et règlementaire avec l’adoption d’un nouveau code des pêches (loi du 29/07/2015) et ses textes d’application.

Le système de gestion des ressources halieutiques s’appuie sur les plans d’aménagement  par pêcherie. A cet effet, il  prévoie deux régimes d’exploitation :

  • Régime National

  • Régime Etranger

L’entrée dans la pêche est conditionnée par la détention d’un quota de pêche attribué dans le cadre d’une concession de droit d’usage attribuée à des personnes physiques ou morale et ce sur la base d’un investissement en mer ou à terre.

L’exploitation du quota est assujettie  au droit d’accès à la ressource qui comporte un droit d’accès direct, droit forfaitaire et une taxe à l’exploitation. Cette taxe prend en compte la valeur du produit. 

L’accès aux ressources pour le régime étranger se fait dans le cadre des accords ou conventions libre avec des Etats tiers ou des entités privées.  

Guinée Bissau

Chiffres clés: 

ZEE: 105 000 km2;

Captures: 130.000 ton/an;

Flotte artisanale: 1.520;

Motorisation: 16,2 %;

Emplois: 32.000;

Consommation: 18 kg/hab/an

Exportations: 0,20 m USD

Part dans l'export: 1,2 %

 

Contexte de la pêche

La Guinée Bissau couvre une superficie de 36 125 km2. Sa population est estimée à 1.580.000 habitants en 2016 avec un taux de croissance annuel de l’ordre de 2,5%. Le PIB par habitant de la Guinée Bissau est de 479,33USD. L'espèrance de vie est de 45 ans. Environ 70% des bissau-guinéens vivent en milieu rural.

La Guinée Bissau dispose d’une côte d’environ 274 km, profondément découpée par une dizaine d’estuaires et un vaste archipel, celui des Bijagós, qui compte 80 îles et îlots. La mangrove y est particulièrement développée et couvre 3.400 km², soit près de 10% du territoire national (1er rang mondial).

Les eaux territoriales s’étendent jusqu’aux limites extérieures de cet archipel, qui définissent la ligne de base au-delà de laquelle s’étend une zone économique exclusive (ZEE) élargie à 200 miles et qui est de 105.000 km². Le plateau continental de la Guinée Bissau représente 45.000 km², soit le second en importance dans la sous-région. Cette configuration géographique et le climat tropical humide offrent les conditions d’une importante productivité halieutique, dominée par les espèces démersales (poissons, crevettes, céphalopodes) et les petits pélagiques côtiers (ethmalose et Sardinelle ronde).

La pêche a cependant très peu d’effets dans la formation du PIB. Sa contribution n’a jamais dépassé 4%. Cependant, elle participe au budget de l’Etat avec les fonds des contreparties financiers tirées des accords de pêche avec l’Union européenne particulièrement et les licences de pêche.

Les exportations de la pêche artisanale sont évaluées à 21.890 tonnes par an pour la période 2011. Les exportations de poisson transformé vers la Guinée, la Sierra Léone, le Libéria et le Sénégal ne sont pas prises en compte, leurs circuits de distribution étant très diffus. La valorisation locale des produits halieutiques devrait contribuer à la création de valeur ajoutée et d’emplois, cependant, l’absence notoire d’infrastructures portuaires et de facilités de stockage et de transformation des produits ont anéanti cette dynamique.

La consommation per capita de poisson oscille entre 16 et 18  kg.

 

Cadre institutionnel

Le Secrétariat d’Etat à la Pêche est le department du gouvernement en charge de la pêche en Guinée Bissau. L’exécution de la politique de la pêche est assurée par lui avec l'appui de la Loi générale de la Pêche et ses Reglements d'application (voir la compilation de la Loi, les Décrets d'application et les dispositifs institutionnels ; le Décret Loi n°4 de 1994 portant Législation du secteur des pêches - J.O.).

La Direction générale de la Pêche Industrielle et la Direction générale de la Pêche Artisanale sont les services de gestion des ressources dans les eaux sous la souverinité et jurisdition  de la Guinné-Bissau.

Le Centre de Recherche appliquée des Pêches (CIPA) est un établissement public à caractère scientifique chargé de l’évaluation des stocks, du suivi des pêches au niveau national. Il assure également le contrôle sanitaire des produits de la pêche destinés au marché national et à l’exportation. 

Le Service de Surveillance des Pêches (FISCAP) assure le contrôle du respect des réglementations en vigueur.

Les objectifs de la Stratégie sectorielle des Pêches correspondent aux objectifs du Programme du Gouvernement et du 2e Document de Stratégie nationale pour la Réduction de la Pauvreté (DENARP II 2011-2015), adopté comme Plan national de développement, et en cours de révision. Par ailleurs, un Plan stratégique de développement de la pêche 2015-2020, adopté pour le Gouvernement em 2014, est en cours d’execution.

 

Les pêches

Pêche artisanale

Selon une enquête socioéconomique réalisée en 2011, le sous-secteur de la pêche artisanale emploie directement ou indirectement près de 26.000 personnes, dont 4.500 marins pêcheurs, incluant 1.500 propriétaires de pirogues.

La pêche artisanale est caractérisée par une très grande dispersion des points de débarquements (près de 200 sites au total) et un très faible taux de motorisation (15%).

La production annuelle du sous-secteur est estimée entre 30 000 et 45 000 tonnes.

Ce sont des populations rurales qui exploitent les ressources côtières adjacentes à leurs localités. Les engins utilisés sont de type traditionnel (nasses, pirogue à rame). A côté, on note une pêche artisanale maritime très dynamique connectée au marché international et fortement dominée par des communautés étrangères (Guinée, Sénégal, Gambie, Ghana et Sierra Léone) et pratiquée à partir de pirogues pontées.

En 2011, environ 1.520 embarcations ont été dénombrées dont 16,2% sont équipées d’un moteur hors-bord.

Pêche industrielle

Elle est pratiquée selon les quatre modes de droit d’accès que sont les navires nationaux, l’affrètement, l’accord de partenariat de pêche avec l’Union européenne et l’accord de pêche avec d’autres pays tiers (la Chine, la Russe, le Senegal).

 

Etat des ressources

La Guinée Bissau ne dispose pas de moyens propres pour évaluer les stocks à l’échelle de sa ZEE. Les évaluations sont réalisées avec l’appui des navires de recherche d’autres centres de recherche de la sous-région ou à travers des accords de coopération internationale.

La campagne scientifique d’évaluation des stocks de 2011 conduite par le CIPA appuyé par l’IMROP donne un potentiel global (Biomass) de 579.021 tonnes pour les diferentes espèces, dont 102.768 tonnes de poissons demersaux, 452.000 tonnes de poissons pelagiques, 14.958 tonnes de crustacés, 9.295 tonnes de céphalopodes.

Les captures des navires nationaux et étrangers sont estimées en 2015 à 100.000 tonnes pour la pêche industrielle et 26 000 tonnes pour la pêche artisanale. Près de 75% des captures sont composées d’espèces pélagiques (mulet, ethmalose, chinchard, maquereau et sardinelle) contre seulement 25% pour les espèces démersales. Les navires chinois et européens et les unités artisanales sénégalaises assurent les captures des espèces démersales (céphalopodes et crevettes). Les espèces pélagiques sont capturées par les pêcheurs artisanaux nationaux et les étrangers venant de la Guinée, de la Sierra Léone et du Libéria.

 

Accès aux ressources

Le pays ne possédant pas de flotte nationale à même de capturer les ressources sous sa juridiction a opté pour la signature d’accord de pêche avec des pays tiers par la concession de licences de pêche. C’est dans ce contexte que l’Union européenne et la Guinée Bissau sont liées depuis 1980 par un accord-cadre, qui a fait l’objet de plusieurs protocoles successifs. Le presente protocole pour une durée de tois ans couvre la période allant du novembre 2014 au novembre 2017. Pendant les derniers anés, ce sont quelque 180 bateaux, composés de chalutiers congélateurs, de thoniers seneurs et caneurs qui ont opéré annuellement dans les eaux maritimes de la Guinée Bissau. En 2015 près de 70% de cet effectif étant des bateaux intervenant dans le cadre des accords des pêches.

Un protocole à l'accord de partenariat a été signé en novembre 2014 entre l'UE et la Guinée-Bissau. Il couvre la période de trois ans et prévoit une contribution financière  destinée à soutenir la politique de la pêche en Guinée-Bissau. Cet accord autorise les navires de l'UE venant principalement d'Espagne, du Portugal, d'Italie, de Grèce et de France à pêcher dans les eaux de la Guinée-Bissau. Il fait partie du réseau d'accords sur la pêche au thon en Afrique de l'Ouest.

La flotte chinoise, les navires affrétés et les navires nationaux débarquent à Bissau essentiellement des poissons demersaux et pelagiques pour l’approvisionnement du marché national.

Guinée

Chiffres clés: 

ZEE : 116 584 km2

Captures : 191 862 t

Flotte artisanale : 6 025

Motorisation : 44 %

Emplois : 84 200

Consommation : 13,56 kg/hab/an

Exportations : 40,45 M USD

Part dans l'export : 4,48 %

Part dans le PIB : 0,43 %

Contexte

Pays d’Afrique de l’Ouest, la Guinée est bordée au nord par la Guinée Bissau, le Sénégal et le Mali, à l’est par la Côte d'Ivoire et au sud par le Liberia et la Sierra Léone. A l’ouest, elle dispose d’une façade maritime sur l’océan Atlantique. La ZEE guinéenne s’étend au large d’un littoral d’environ 300 km de long et occupe une surface de 56 000 km2.

La population guinéenne est estimée en 2014 à 10 628 000 millions d’habitants avec  un taux de croissance démographique annuel de l’ordre de 2,8%. On note une proportion élevée de jeunes, 45% de la population totale a moins de 15 ans. Le taux d’urbanisation est de 50% et  Conakry, la Capitale administrative et économique du pays, regroupe environ 1 660 000  million d’habitants. Pour une superficie totale de 245 857 km2, la densité est de 42 habitants au kilomètre carré.

Le revenu par tête est estimé à 582 USD par habitant en 2015, un guinéen sur deux vit avec moins d’un dollar par jour et  environ 55% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté (voir le Plan quinquennal de développement socio-économique 2011-2015).

En 2015, le secteur tertiaire contribue à la formation de 36% du PIB, le secteur secondaire à 32,8% et le secteur primaire à 23,8%. A l’intérieur du secteur primaire, la pêche représente environ 2% du PIB, essentiellement grâce aux activités de la pêche artisanale. La croissance de l’économie guinéenne est de 3% par an en moyenne depuis le début des années 2000, croissance jugée inférieure à son potentiel par la Banque mondiale si l'on sait que le pays dispose d’un potentiel minier (bauxite, minerai de fer, diamant, or, uranium), agricole et hydraulique nettement sous-exploité.

Le plateau continental guinéen représente la plus grande surface submergée de toute l’Afrique atlantique (56 000 km²). Il atteint 200 km de largeur et sa pente est très faible. La façade maritime est longue de 300 km. Les eaux guinéennes abritent d’importantes ressources (crevettes, poissons blancs, petits pélagiques) liées à un environnement marin relativement propice au développement de pêcheries (phénomènes d’upwelling saisonnier, apports des fleuves).

 

Cadre institutionnel

Les activités de pêche sont régies par la  Loi N°2015/026/AN du 14 septembre 2015,  portant Code de la pêche maritime,  la loi N°2015/027/AN du 14 septembre 2015,  portant Code de la pêche continentale et la Loi N°2015/028/AN du 14 septembre 2015,  portant Code de l'aquaculture. Ces lois et leurs textes d'application constituent les références de toutes les mesures d'aménagement des pêcheries guinéennes prennent en compte les principes essentiels du Code de Conduite pour une Pêche Responsable de la FAO  (CCPR 1995) et des principales conventions pertinentes portant sur la gestion durable des ressources.

Le Gouvernement a élaboré un nouveau Code des Investissements plus attractif (Loi L/2015/008/AN du 25 mai 2015). Les activités économiques sont soumises au droit OHADA.

Le secteur est administré par le Ministère des Pêches, de l'Aquaculture et de l'Economie Maritime. Il a pour mission de concevoir, coordonner, promouvoir et assurer le suivi de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement dans les domaines des Pêches, de l'Aquaculture et de l'Economie Maritime (Décret D/2016/094/PRG/SGG du 30 mars 2016). 

Outre le Cabinet et le Secrétariat Général, le Ministère des Pêches, de l'Aquaculture et de l'Economie Maritime comporte des services d'appui, des services centraux et des services déconcentrés territoriaux.

Les directions nationales, chargées de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement dans les domaines  des  pêches  maritimes, de l'Aquaculture et continentales sont :

  • La Direction Nationale de la Pêche Industrielle ;

  • la Direction Nationale des Pêches Artisanale;

  • la Direction Nationale de l'Aquaculture ;

  • la Direction Nationale de l'Economie Maritime.

Le Ministère des pêches, de l’Aquaculture et de l’Economie Maritime assure la tutelle des organismes personnalisés évoluant dans son domaine de compétence qui sont :

  • le Centre National des Sciences Halieutiques de Boussoura (CNSHB) en charge de la recherche appliquée dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture ;

  • le Centre National de Surveillance et de Police des Pêcheries en charge de la surveillance et de protection des ressources halieutiques de la zone maritime placée  sous souveraineté  et sous juridiction nationale, ainsi que celles des fleuves et des  cours d’eau de la République de Guinée ;

  • l’Office National de Contrôle Sanitaire des Produits de la Pêche et de l’Aquaculture  (ONSPA) en charge du contrôle de qualité des produits da la pêche et de l'aquaculture .

  • Le Ministère est doté d'organes consultatifs que sont le Conseil National Consultatif pour la Pêche, l'Aquaculture et l'Economie Maritime, la Commission Nationale de Transaction à l'égard des navires de pêche et le Conseil de Discipline.

 

Les pêches

Pêche artisanale

Elle est opérée par un parc piroguier d’environ 6025 pirogues. Ce parc a un taux de motorisation moyen de 44% pour environ 17 156 pêcheurs en activité. Six principaux types d’engin sont aujourd’hui utilisés par la pêche artisanale démersale, il s'agit de : filets maillants dérivants (29%), filets maillants encerclant (25%), palangres (20%), filets maillants calés (15%), lignes (9%) et filets tournants (2%).

Pêche industrielle

Celle-ci concerne la pêche pélagique, la pêche céphalopodière, la pêche crevettière et la pêche démersale poissonnière. La pêche industrielle démersale exploite les espèces dites nobles (pseudotolithus ou otolithes, polynemidés, grondeurs, dorades, carpes rouges, rougets, soles, mérous, etc., dont les captures sont essentiellement destinées à l’exportation. Cette pêche est soumise à l’octroi de licences délivrées par le Ministère des Pêches, de l’Aquaculture et de l’Economie Maritime par le biais de la Direction Nationale de la Pêche Maritime. La redevance  est fonction de  la catégorie de pêche et de la capacité du navire (Ref. Plan d’aménagement et de gestion des pêcheries).

 

Etat des ressources

Les eaux guinéennes abritent d’importantes ressources (crevettes, poissons blancs, petits pélagiques…) liées à un environnement marin relativement propice au développement de pêcheries (phénomènes d’upwelling saisonnier, apports des fleuves).

Le potentiel du stock de crevettes en eau profonde reste inconnu. Les ressources hauturières sont essentiellement composées de thonidés (albacore, patudo, listao) qui constituent une ressource saisonnière.

La ZEE guinéenne représente pour ces espèces hautement migratrices une voie de transit entre les zones de forte concentration situées plus au nord (Sénégal et Mauritanie) et les eaux internationales de la zone équatoriale. Leur disponibilité en Guinée est donc liée eaux migrations sud-nord (printemps) et nord-sud (automne), mais demeure sporadique et limitée aux eaux du large (>200 m).

Les ressources démersales sont constituées de poissons de fonds (bar, sole, machoiron, dorade), de céphalopodes (seiche essentiellement) et de crevettes. Les ressources pélagiques (ethmalose, sardinelle, chinchard, etc.) qui présentent des potentiels importants, sont essentiellement pêchées par les opérateurs nationaux du sous-secteur artisanal. 70% des captures sont constituées d’ethmaloses et destinées au marché local.

Le potentiel de capture annuel est estimé entre  200 000 et 250 000 tonnes dont un peu plus de la moitié est constituée d’espèces pélagiques (150 000 tonnes). Toutefois, les résultats des dernières campagnes d’évaluation des ressources réalisées en 2015 par les navires de recherche GENERAL LANSANA CONTE et ITAF DEM  indiquent des biomasses de 153 000 tonnes et 160 150 tonnes de poissons demersaux respectivement.

Les poissons démersaux demeurent les plus importants en termes de captures réalisées, soit environ 35 000 tonnes par an, avec une biomasse présente estimée à 45 000 tonnes.

Les captures de céphalopodes et de crevettes sont relativement faibles avec respectivement 6000 tonnes et 1500 tonnes en moyenne par an.

La plupart des stocks sont dans un état de surexploitation, et notamment ceux de la bande côtière.

 

Accès aux ressources

Le mode de gestion des pêcheries dans la ZEE est basé sur une allocation de possibilités de pêche par grands groupes d’espèces. L’exercice de l’activité de pêche est subordonné à l’obtention d’une licence ou d’un permis de pêche. La licence ou le permis de pêche est attribué, en priorité aux navires guinéens après l’accomplissement des formalités ci-après :

  • L’enregistrement de toute nouvelle entreprise de pêche à la Direction Nationale de la Pêche Maritime ;

  • L’inspection technique et sanitaire préalable de tout navire demandeur de licence de  pêche ;

  • La présentation du certificat original de jauge brute;

  • Le marquage conforme de navires de pêche ; 

  • Le paiement des droits de pêche fixée selon le type de pêche, le tonnage de jauge brute du navire et la durée de l’activité de pêche ;

  • L’obligation pour tout navire d’installer une balise VMS et de la maintenir

  • La présentation du permis de navigation ;

  • L’embarquement d’un observateur et marins guinéens;

  • L’inscription du navire à un registre de classification agrées des  navires de pêche ;

  • La non implication du navire, son capitaine ou sa société dans les activités de pêche INN ;

  • Le débarquement d’une partie de ses produits sur le marché local.

La Guinée est partie à la Convention de Lomé, un accord qui régit la coopération entre l'Union européenne et les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Cette Convention permet aux pays ACP de bénéficier d’avantages tarifaires d’accès au marché européen (il s’agit d’un régime d’exonération de droits de douane à l’entrée du marché européen pour la plupart des produits des pays ACP).

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121, allées Khalifa Ababacar SY, Dakar/Sénégal
(+221) 33 864 04 75
spcsrp@spcsrp.org

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