Chiffres clés: 

ZEE: 180 895 km2

Captures: 425 002 t

Flotte artisanale: 12 624

Motorisation: 85%

Emplois: 220 000                           

Consommation: 29 kg/hab/an

Exportations:  194,61 milliards de FCFA

Part dans l'export: 20,87%

Part dans le PIB: 3,2%

Contexte de la pêche

La population sénégalaise est estimée en 2013 à 14,13 millions d’habitants avec un taux de croissance démographique relativement élevé de l’ordre de 3% l'an et une espérance de vie à la naissance de 63,4 ans. Environ 50% de la population vit en milieu urbain. Le pays s’étend sur 196 700 km2 pour une densité de 75 habitants au kilomètre carré.

En 1976 déjà, le Sénégal, à la suite de nombreux Etats riverains, prend la décision unilatérale d’étendre sa juridiction sur les eaux jusqu’à 200 milles de ses côtes. Avec la ratification de la Convention sur le Droit de la Mer par la loi n° 84-67 du 16 août 1984, le Sénégal va étendre effectivement sa ZEE à 200 milles.

Le Sénégal bénéficie de 718 km de côtes et son plateau continental s’étale sur 23 800 km2.

L’économie sénégalaise a, pendant longtemps, reposé sur l’arachide et les phosphates. Avec les années successives de sécheresse et la détérioration des termes de l’échange suite au choc pétrolier, la pêche est devenue un secteur économique prédominant fortement intégré à l’économie nationale.

Avec le déclin de l’agriculture et de l’élevage, pourvoyeurs traditionnels de protéines animales et végétales, la pêche constitue un pilier de la politique de l’État en matière de sécurité alimentaire en couvrant près de 75% des besoins en protéines d’origine animale des populations sénégalaises (voir la Situation économique et sociale du Sénégal 2007 et 2009 ; ainsi que la stratégie nationale des développement économique et sociale 2013-2017 et le Document de politique économique et social DPES 2013-2015). Face à la cherté de la viande, le poisson est en train de devenir le seul aliment de base des populations locales à faibles revenus.

La pêche génère aujourd’hui près de 63 000 emplois directs (pêcheurs) aux nationaux dont 94% sont fournis par la pêche artisanale. La pêche crée aussi de nombreux emplois connexes et occupe près de 15% de la population active sénégalaise soit environ 600 000 personnes contribuant ainsi largement à la résorption du chômage (voir la monographie sur la pêche et la foresterie et la stratégie de croissance accélérée - grappe pêche et aquaculture de 2007).

Par ailleurs, les autorités accordent un intérêt particulier au secteur de la pêche en vue de restaurer l’équilibre de la balance commerciale chroniquement déficitaire (voir la loi 95-34 du 21 décembre 1994 instituant le statut d'entreprise franche d'exportation). Depuis 1986, le secteur occupe le premier poste des exportations devant les produits arachidiers et les phosphates combinés et assure près du tiers de la valeur des ventes à l’étranger. En 2014, les exportations sénégalaises se chiffrent à plus de 177 milliards de FCFA pour un volume de 150 909 tonnes.

Pour un chiffre d’affaires global d’environ 278 milliards de FCFA, la pêche génère une valeur ajoutée estimée à 80 milliards de FCFA, dont 60% sur le segment de la capture et 40% sur le segment de la transformation soit au total 11% du PIB primaire et 3 ,2% du PIB total.

La zone maritime sénégalaise se caractérise par une grande diversité biologique. Les ressources exploitées comprennent quatre groupes dont les caractéristiques bioécologiques et l’importance socio-économiques sont différentes.

La pêche constitue le premier secteur de l’économie nationale pourvoyeur de devises étrangères (environ 200 milliards de FCFA de recettes générées par an, soit 30% des recettes totales d’exportation), d’emplois (environ 600 000 personnes, soit 15% de la population totale active) et de protéines animales (satisfaction de 75% des besoins de la population nationale). Ces performances économiques et sociales sont dues en grande partie à la dynamique du sous-secteur de la pêche artisanale qui est à l’origine de plus de 80% de la production nationale (350 000 tonnes).

 

 

Cadre institutionnel

Le secteur est géré par le Ministère de la l’Economie maritime, des Transports maritimes et des Pêches. Le texte de Loi qui l'organisait avant 2015 est la Loi n°98 - 32 du 14 avril 1998 portant Code de la Pêche maritime et le Décret 98-498 qui en fixe les modalités d'application (voir aussi J.O.RS - compilation de textes de lois relatifs au secteur de la pêche). A partir d'aout 2015, Loi n° 2015-18 du 13 juillet 2015 portant Code de la  pêche maritime organise désormais le secteur.

La Direction des Pêches maritimes (DPM), la Direction des Industries de Transformation de la Pêche (DITP), la Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches (DPSP), la Direction de la Pêche continentale (DPC), la Direction de la Marine marchande (DMM), la Direction de la Gestion et de l’Exploitation de Fonds marins (DGEFM) sont les six directions techniques du secteur des pêches. Il existe des structures décentralisées et déconcentrées à travers les services régionaux et départementaux des pêches et de la surveillance dans toutes les régions administratives du pays.

Par ailleurs, le Ministère s’appuie sur le Centre de Recherches Océanographiques de Dakar Thiaroye (CRODT) pour la recherche scientifique, sur la Cellule d’Etude et de Planification (CEP) pour l'organisation et la planification et sur le Comité consultatif national des pêches maritimes pour étudier les plans d'aménagement, faire des propositions et émettre des avis.

Appuyés pour leur fonctionnement par des contributions du Ministère chargé de la pêche et des partenaires au développement, les Conseils locaux de pêche artisanale maritime sont chargés entre autres d’organiser et d’informer les pêcheurs de leur localité et les acteurs de la pêche artisanale, de faire des propositions en matière d’aménagement.

L’Institut de Technologie alimentaire (ITA) est chargé de la recherche sur l’amélioration des techniques de transformation et de conditionnement du poisson.

La Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (CNCAS) et le Fonds de promotion économique (FPE) ainsi que les banques commerciales interviennent pour le financement du secteur.

L’Agence nationale des Affaires maritimes (ANAM), sous la tutelle de la Direction de la marine marchande et de la direction des ports et des transports maritimes intérieurs, a pour mission l’administration des navires et des gens de la mer. Elle participe à la police de la navigation maritime. Le texte de loi qui organise la marine marchande est la Loi n° 2002-22 du 16 août 2002 et le Décret n° 2004-283 du 5 mars 2004 en fixe les modalités d'application.

La Haute Autorité chargée de la Coordination de la Sécurité maritime, de la Sûreté maritime et de la Protection de l’Environnement marin (HASSMAR) est une structure administrative autonome, à vocation opérationnelle. Elle est un cadre de coordination des interventions d’urgence en mer, sur les fleuves et dans les périmètres portuaires et de régulation de l’interaction entre différentes administrations concernées par l’action de l’Etat en mer.

La Lettre de politique sectorielle des pêches et de l’aquaculture reprend les objectifs assignés au secteur dans le cadre des orientations stratégiques du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) à savoir (i) la gestion durable et la restauration des ressources halieutiques ; (ii) la satisfaction de la demande nationale ; (iii) la valorisation maximale des ressources ; (iv) la qualification des professionnels du secteur ; et (v) la mise à disposition des professionnels du secteur d’instruments financiers susceptibles de satisfaire les besoins d’investissement et d’exploitation dans des conditions compatibles avec la viabilité financière des activités de pêche (voir aussi dans ce sens les recommandations du Conseil présidentiel sur la Pêche - 2008).

 

Etat des ressources

Les estimations issues des campagnes scientifiques, réalisées par le CRODT en 2015, révèlent une augmentation de la biomasse des pélagiques (836.560tonnes) par rapport à la dernière campagne du Navire Océanographique Itaf Dème (novembre 2008). Les sardinelles plates, estimées à 340.000tonnes, représentent l’essentiel de cette biomasse (41 %). Elles sont, principalement, concentrées en Casamance. La biomasse des sardinelles rondes, estimée à 236.900 tonnes notées surtout au niveau de la Petite Côte et au Nord, indique une nette augmentation par rapport aux estimations de 2012 (57.000tonnes). S’agissant des ressources démersales côtières, leur biomasse est évaluée à 95.120 tonnes en saison froide contre 107.295 tonnes en saison chaude (CRODT 2015).

Le groupe de travail COPACE/FAO de 2005 sur l’évaluation des stocks de pélagiques côtiers de la région nord-ouest africaine bien qu’ayant conclu à une tendance à la hausse du stock de Sardinelle ronde recommande une approche de précaution en plafonnant les niveaux de capture à 400 000 tonnes. Pour les stocks de chinchards, leur exploitation est proche du niveau MSY.

Le groupe de travail de la FAO de 2004 donne un potentiel de capture de 10 300 tonnes de pageot sur toute la zone nord du COPACE (Maroc, Mauritanie, Sénégal et Gambie) et conclut que le stock est surexploité. Le potentiel de machoiron est estimé à 6529 tonnes et le maintien de l’effort de pêche est recommandé. Pour un potentiel de capture de 4781 tonnes, les risques de surexploitation des otolithes sont très élevés. Pour le thiof, le groupe de travail a conclu à une surexploitation du stock dans la zone Mauritanie, Sénégal et Gambie.

Le potentiel de capture est limité à 1471 tonnes. Pour le rouget, le stock est pleinement exploité et le potentiel de capture oscille entre 1700 et 1920 tonnes. Le stock de Pagre à points bleus est pleinement exploité pour un potentiel de capture estimé à 3144 tonnes. Le Petit capitaine est en état de surexploitation avec un potentiel de capture estimé entre 4300 et 4500 tonnes. Pour un MSY estimé à 3050 tonnes, le stock de denté est pleinement exploité. Le MSY de la seiche est de 3851 tonnes et le stock est surexploité. Il en est de même pour le poulpe dont le potentiel de capture avoisine les 12 900 tonnes. Le stock de la crevette côtière est pleinement exploité et le MSY est estimé à 3518 tonnes.

 

Les pêches

L’exploitation des ressources halieutiques dans les eaux sénégalaises est le fait de pêcheries artisanales (maritime et continentale), semi-industrielle et industrielle. La principale caractéristique du système d’exploitation est la prédominance, en termes de débarquement, du sous-secteur artisanal qui est à l’origine de 90%  des mises à terre.

Pêche artisanale

Elle est pratiquée par plusieurs communautés de pêcheurs utilisant plus d’une vingtaine de techniques de pêche suivant des stratégies qui varient saisonnièrement en fonction de facteurs biologiques et socio- économiques. Le parc piroguier sénégalais est de loin le plus important de la sous-région. Le dernier recensement national conduite en 2015 dans le cadre du PRAO fait état de 19 009 unités de pêche, motorisées à plus de 90%. La pêche artisanale reste l’exclusivité des sénégalais.

En pêche artisanale, l’effort de pêche correspond au nombre de sorties. L’effort de pêche de la flottille artisanale est relativement stable au cours de la décennie 1997-2007. Il oscille autour de 1 000 000 de sorties par an. Le niveau le plus élevé est noté en 2000 avec 1 118 943 sorties. Cet effort de pêche est largement prédominé par les sorties des pirogues à moteurs en ligne et des filets dormants (entre 73% et 81% de l’effort total).

Pêche industrielle

L’armement industriel sénégalais comprend deux composantes : la pêche chalutière et la pêcherie thonière. En 2015, on dénombrait 104 chalutiers et 8 thoniers.

Elle est portée par une flotte nationale et étrangère composée au total de 151 navires en 2015.

Les débarquements de la flottille chalutière nationale sont beaucoup plus importants que ceux des autres composantes. Avec une moyenne de 37 358 tonnes par an sur la décennie 2004-2014, les chalutiers nationaux sont responsables de 80,7% de la production industrielle. Cependant, malgré la diversité des espèces capturées par cette flottille nationale ses débarquements sont globalement orientés à la baisse sur la période. La flottille sardinière qui capture essentiellement des sardinelles ainsi que les chalutiers étrangers côtiers et profonds enregistrent des débarquements moyens annuels d’environ 3000 tonnes. La production de ces trois pêcheries industrielles a été marquée par une très forte chute au cours de ces dernières années sauf en 2014 où la production a atteint sa plus grande valeur.

En ce qui concerne la flottille étrangère, la fin des accords de pêche au courant de l’année 2006 s’est traduite par des débarquements devenus pratiquement négligeables.

La pêche semi-industrielle porte sur une seule composante qu’est la pêche sardinière. Oscillant entre 3 et 5 unités, la flottille est composée de petits senneurs de 15 à 28 m, de faible autonomie et faisant des sorties journalières.

 

Accès aux ressources

Le Sénégal a conclu avec l’Union européenne un accord de pêche depuis 1979 et cet accord a été renouvelé 17 fois. En 2014, le Sénégal a signé avec l’UE un accord de partenariat de pêche portant sur les thons pour une période de 5 années.

Un accord de pêche bilatéral avec la Mauritanie a permis à quelque 300 pirogues sénégalaises de pêcher dans les eaux mauritaniennes, essentiellement des petits pélagiques pour un quota de 50 000 tonnes. Cette pêche est assujettie à la condition que 6% des captures soient débarquées en Mauritanie. Le Sénégal a signé avec d’autres pays de la sous-région des accords bilatéraux d’accès notamment avec la Guinée Bissau et de réciprocité avec le Cabo Verde.

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