Chiffres clés: 

ZEE : 166 058 km2

Flotte artisanale : 7000

Motorisation : 3 %

Emplois : 125 000

Consommation : 12,3 kg/hab/an

Exportations : 18,10 M USD

Situation de la pêche en Sierra Leone

La Sierra Leone est un pays de l’Afrique de l’Ouest bordé au nord-ouest par la Guinée, au sud par le Libéria et au sud-ouest par le nord de l’Océan Atlantique. Située entre 8° 30' de latitude nord et 11° 30' de longitude ouest, elle est caractérisée par un climat tropical chaud et humide et une saison pluvieuse. Avec une population de 5,7 millions et un taux de croissance annuel de 2,3%, le pays couvre une superficie de 71 740 km², soit une densité de population de 82 habitants par km².

Elle a un littoral qui s’étire sur 510 km, et un plateau continental d’une largeur de 100 km au nord, qui se rétrécit pour atteindre 13 km vers le sud, à la frontière libérienne, et s’étend sur une superficie de 30 000 km2. Ses côtes sont caractérisées par une flore luxuriante de mangroves, composées principalement d’espèces Rhizophora, et d’innombrables cours d’eau et estuaires navigables sur une courte distance. La zone économique exclusive (ZEE) de 200 miles nautiques, couvre une superficie de 157 000 km2. Le climat politique a été généralement instable en Sierra Leone jusqu'en 2002, ce qui a eu un impact négatif sur le secteur de la pêche, comme en témoigne les fréquents changements de l’autorité en charge de sa gestion et l’absence (jusqu’en 2003) d’instruments efficaces de politique de pêche (MFMR 2003). Pendant plus de dix ans (1991-2002), le pays a été déchiré par une guerre civile qui a paralysé son économie, handicapé son secteur public, détruit ses infrastructures et mis ses pouvoirs publics devant le lourd défi de la pleine mise en œuvre de mesures de gestion.   Depuis la fin du conflit armé, la situation humanitaire s’est progressivement améliorée et l’économie a récemment amorcé une reprise, avec des taux de croissance annuels qui sont passés de 13% en 2013 à 19% en 2015.

Le secteur de la pêche a un énorme potentiel lui permettant de contribuer à la réduction de la pauvreté et au développement global de l’économie. Cependant, le stock de biomasse des pêcheries du pays n’a pas été entièrement évalué au cours des dernières années – laquelle situation nécessite une évaluation complète et indépendante des stocks pour assurer des mesures de gestion efficaces et promouvoir la durabilité des ressources. Toutefois, le secteur n’a pas la capacité de faire respecter les règles de gestion effectivement élaborées, en particulier dans les domaines de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Aussi, les institutions chargées de fournir les intrants, d’assurer la commercialisation et d’établir la propriété sur les ressources demeurent encore faibles.

 

Cadre institutionnel

Travaillant en étroite collaboration avec d’autres institutions de gestion des ressources halieutiques, le Ministère des Pêches et des Ressources marines est chargé de la gestion des pêches dans les eaux territoriales du pays, conformément au cadre juridique et réglementaire prévu par la Loi sur le Développement et la Gestion des Pêches (1994) et aux Règlements sur les Pêches (1995). Le Document de Politique nationale des Pêches (2010) est également un instrument majeur de gestion. Il existe également une Politique des Pêches révisée et une Stratégie des Pêches qui ont été validées en 2015 et qui attendent d’être approuvées par le Cabinet en vue de leur mise en œuvre. Parallèlement, le projet de loi sur les pêches fait l’objet de profondes révisions qui prennent en compte les meilleures pratiques internationales pour la gestion durable des pêches. 

Il existe un Comité maritime paritaire comprenant des parties prenantes majeures intervenant dans le domaine maritime et chargées du suivi, du contrôle et de la surveillance, mais aussi de la prévention des activités maritimes illégales, y compris la piraterie, le trafic de stupéfiants et de personnes, etc. La collaboration entre ces acteurs est un des moyens de réduction des coûts et de renforcement de la transparence.

 

Aperçu des ressources

La Sierra Leone abrite d’énormes stocks de ressources halieutiques, qui peuvent être un atout majeur pour aider à réduire la pauvreté et favoriser le bien-être économique. Toutefois, la surexploitation de certaines espèces, en particulier les poissons juvéniles, la pêche illégale et l’inefficacité dans l’application des lois et règlements sur les pêches constituent autant de menaces qui pèsent sur ce potentiel.

Les captures dans le secteur artisanal représentent 80% de la production totale de la pêche. Plus de 200 espèces de poissons identifiées dans la zone économique exclusive, et les dernières estimations des stocks sur le plateau continental de la Sierra Leone indiquent les biomasses existantes suivantes par espèce (en milliers de tonnes) : démersaux (40 625 ISFM/ mai 2011), pélagiques (56 900 ISFM/ mai 2011), crevettes (3) et céphalopodes (1). Ces estimations ne prennent pas en compte les stocks côtiers en raison des limites du navire de recherche utilisé à l’époque.

Les taux de capture de l’éthmalose d’Afrique, une espèce de sardine au corps court, et des Brachydeuterus auritus juvéniles indiquent que si les tendances actuelles sont maintenues, la durabilité de la pêche, les revenus et la biodiversité seront gravement menacés.

Comme dans la plupart des pays de la sous-région, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée constituent une menace. Par exemple, la valeur annuelle des captures de la pêche illicite en Sierra Leone est estimée à 30 millions USD.

L’un des défis majeurs de la pêche en Sierra Leone est l’insuffisance des capacités et l’incapacité du pays à assurer efficacement la surveillance de ses eaux de pêche et à appliquer pleinement les lois sur la pêche.

 

Pêches

Pêche artisanale

Le Ministère des Pêches et des Ressources marines a délégué la délivrance des licences de pêche artisanale aux Conseils locaux depuis la promulgation de la Local Government Act, 2004 (Loi de 2004 sur la Décentralisation). Les Conseils locaux travaillent en étroite collaboration avec les deux associations de pêcheurs officiellement autorisées à délivrer des licences, et agissent ensemble pour promouvoir une pêche responsable, sous la supervision du Ministère des Pêches.

Les dernières statistiques sur la pêche artisanale indiquent une augmentation des prises de 120 000 (en 2008) à 250 000 tonnes (en 2009). Les principales espèces de petits pélagiques débarqués (2008) sont  principalement la sardinelle ronde et d’autres espèces (Carangidae, Scombridae, barracudas, poisson sabre), et chinchards ; et dans une moindre mesure, les anchois et les petits vérins.

Il y a un taux de mortalité élevé parmi les clupéidés (harengs, aloses, sardines, etc.), imputable au nombre croissant de filets dérivants avec un maillage non autorisé. Cette situation est aggravée par une présence inquiétante d’espèces de sardinelles et d’éthmaloses d’Afrique juvéniles.

 

Pêche industrielle

En ce qui concerne la pêche industrielle, tout navire cherchant à opérer en Sierra Leone doit obtenir une licence de pêche délivré par le Ministère des Pêches et des Ressources marines.

Bien qu’il n’existe aucune réglementation limitant les captures, les navires industriels se sont engagés globalement. Les licences de pêche destinées aux navires industriels et aux chalutiers semi-pélagiques pour les espèces semi-pélagiques sont délivrées par le Ministère des Pêches. Le chalutage en boeuf est interdit pour les espèces démersales et pélagiques.

Les débarquements de maquereaux ont atteint 119,74 tonnes (en 2007) et ceux des espèces Decapterus, 951,40 tonnes (en 2007). Il convient de noter que la Sardinella maderensis est surexploitée.

La surpêche et la pêche illicite ont été identifiées comme des sources de problèmes environnementaux cruciaux en Sierra Leone.

 

Aquaculture

En Sierra Leone, l’aquaculture est surtout pratiquée dans les districts de Bo et de Tonkolili et est orientée vers la culture de l’Oreochromis niloticus (Tilapia du Nil).  En général, le système d’élevage aquacole est essentiellement de type extensif et semi-extensif avec une production totale d’environ 60 tonnes métriques/an. Aujourd’hui, les aquaculteurs se limitent à collecter des alevins dans leur habitat naturel et à les élever dans des étangs, avant de les vendre à d’autres agriculteurs.

Il y avait une écloserie fonctionnelle dans les stations de pisciculture de Bo et de Makali dans le Sud et le Nord, mais elle a été détruite pendant les dix années de rébellion. Toutefois, avec le soutien de l’USAID, il existe maintenant une écloserie fonctionnelle qui produit des alevins. Le gouvernement, à travers le Ministère des Pêches et des Ressources marines, a maintenant mis au point des plans pour réhabiliter ces installations et les rendre à nouveau opérationnelles et aptes à suivre la tendance actuelle en matière de technologie de l’aquaculture. Par conséquent, avec le soutien continu du gouvernement et de ses partenaires au développement, des plans destinés à développer le secteur de l’aquaculture ont été mis au point. Les premières analyses font ressortir que, si des investissements adéquatement ciblés en fonction des pratiques commerciales à faibles intrants sont effectués, la production aquacole, notamment celle portée sur la culture du poisson-chat africain et du tilapia du Nil dans les étangs et les réservoirs, pourrait contribuer de manière significative à la production de poissons en Sierra Leone dans 10 ans.

 

Accès aux ressources

Le Ministère des Pêches et des Ressources marines est chargé de délivrer les licences de pêche industrielle, y compris pour la pêche au chalut des petits pélagiques ainsi qu’aux navires de pêche semi-industrielle en tant que permis pour avoir accès aux ressources halieutiques de la Sierra Leone.

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Localisation : Secrétariat Permanent de la Commission Sous Régionale des Pêches Allées Khalifa Ababacar SY, villa 5218, Liberté IV, PB 25485, Dakar-Fann (Sénégal).

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